Démarche artistique
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Objectif:
Montrer une oeuvre dans une exposiiton, c'est susciter chez le spectateur une émotion positive liée à une notion de beau partagée, ne pas le heurter ni le choquer, que le plaisir de son regard lui suffise, loin de l'art conceptuel où le discours et l'intention prédominent sur la réalisation esthétique.
Exposer, c'est aussi faire un cadeau au spectateur qui n'a pas les moyens d'acheter un tableau, un vitrail, une sculpture. C'est: "regardez mon tableau et changez - même un peu - votre regard sur le monde."
Parcours professionnel:
Issue des arts appliqués, avec un apprentissage dans la marqueterie, j'ai toujours métissé, mélangé les techniques, exploré plusieurs médiums, supports... mélangé l'art et l'artisanat d'art.
Les voyages que j'ai effectués en Afrique dans les années 1990 m'ont conduit à vouloir partager avec le spectateur une vision de l'Afrique positive. Mes tableaux sur ce continent veulent dire que l'Afrique n'est pas que cet espace de misère dont les médias nous renvoient l'image, sous-entendu : "Voyez comme nous sommes mieux chez nous, ne changeons rien à notre pays et soyons loyaux à nos gouvernants, pas de contestation!" Je voulais montrer qu'il y a des parents qui travaillent pour élever - porter vers le haut - leurs enfants et construire leur bonheur, comme partout dans le monde.
J'ai appris la peinture sur soie en 1980 à l'Ecole Normale de Bonneuil, et décidé de poursuivre dans l'exploration de cette technique, tant dans la veine traditionnelle asiatique, dont le kimono
qu'à travers l'inspiration des batiks africains.
Il s'agit de reprendre les techniques ancestrales, de les étudier dans leur contexte, afin de montrer la délicatesse d'un art millénaire, puis de le réinventer.
Une carrière d'enseignante jusqu'en 1995 m'a toujours donné l'envie d'acquérir et de transmettre des connaissances. Spécialisée en 1989 dans l'enseignement aux enfants déficients intellectuels, j'ai mené des recherches sur le transfert des images mentales mobilisées par la pratique des arts plastiques pour améliorer la lecture.
Puis un travail de directrice artistique à l'Association Danses Vagabondes, école de danses en couples que j'avais créé à Paris, m'a permis de développer une démarche artistique enrichie de plusieurs supports d'expression: chorégraphie, écriture, peinture. Présidente de la Fédération Internationale de danses latino-américaines, j'ai voyagé en Europe et Amérique du sud, ce qui a débouché sur la série des portes et fenêtres: victime de promoteurs immobiliers qui m'ont chassé de mon quartier d'enfance du Marais à Paris, puis de celui de la Bastille, afin de louer à des gens plus riches, je me suis efforcée d'inventer la vie passée dans les maisons déliquescentes que j'ai croisées: qui y a vécu, qui s'y ait aimé? Mettre en scène les vestiges de splendeurs passées, la beauté qui reste malgré le salpêtre, les possibilités de restaurer... a été l'occasion de dénoncer un urbanisme sauvage. Alors, avec moi, regardez, promenez votre regard, et inventez des vies rêvées!
Par la diversité des réalisations, qui a fait dire qu'on avait l'impression qu'il y avait plusieurs artistes, j'ai voulu dénoncer l'art systématique, dans lequel un artiste exécute une oeuvre et en propose une série à quelques variantes près. Je revendique le droit de ne pas m'enfermer dans un style unique, une technique unique, donc la nécessité de toujours apprendre et progresser, de remettre en cause ce que je pratique, de tourner le dos à ce que j'ai fait et de réinventer toujours autre chose.
Animée par des valeurs tiers-mondistes et humanistes, je veux dire: "Ne croyez pas ce qu'on vous dit, allez à la rencontre des autres. Quand vous voyagez, les gens rencontrés sont plus importants que les paysages traversés. Entamez une conversation avec le monde, luttez à votre tour contre les préjugés, militez pour la connaissance, pour la rencontre, l'amitié, la fraternité, les rapprochements". J'aime partir des individus, de leurs réalisations, de leurs valeurs morales, du partage, de la faculté de bien accueillir les étrangers, de lutter contre le racisme par l'éducation, de croire en la bonté de l'être humain à chaque fois que c'est possible, de s'appuyer là dessus pour avancer malgré les tortures.
Puis j'ai été responsable des publics au Théâtre des 2 Rives de Charenton-le-Pont. J'ai réussi le concours de Conservatrice territoriale. Après avoir contribué à la mise en valeur des fonds Arthur Rimbaud et de manuscrits médiévaux des Abbayes ardenaises, j'ai travaillé au fonds ancien de la Médiathèque Charles de la Morandière à Granville, à travers des conférences, des ateliers d'écriture, des animations...
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